Les véhicules de tintin au 1/24 – L’Amilcar de Tintin au pays des Soviets

Tintin au pays des Soviets est la première aventure du reporter à la houppette pour les uns, un pamphlet anticommuniste pour les autres et « une erreur de jeunesse » pour Hergé ce qui en fait un ouvrage passionnant.

Publiée de façon hebdomadaire dans « Le petit vingtième » à partir de 1929 et à raison de deux planches par semaine, l’œuvre atteindra 139 planches une fois terminée, le 1er avril 1930.
Un mois plus tard ; le journal annonce le retour de Tintin à la gare du Nord de Bruxelles et embauche un jeune scout de 15 ans, Lucien Pepermans, pour jouer le rôle du reporter revenant d’URRS. L’opération est un immense succès et fait en plus écho à une des dernières scènes de la BD.

Dans les années 30, l’album est publié puis réédité suite à son succès, mais c’est après la Seconde Guerre mondiale que les choses se corsent. À cette période, tous les albums de Tintin sont remaniés afin d’y apporter de la couleur et de les rendre plus en phase avec l’époque, tous sauf un : Tintin au pays des soviets. Hergé refuse de redessiner l’ouvrage d’abord parce qu’il le trouve mauvais, ensuite parce qu’il faut se replonger dans de la documentation et remanier la narration (écrite semaine après semaine sans forcément de ligne directrice) et qu’il ne s’en sent pas le courage.

Résultat : l’album est introuvable dès les années 60 et des versions pirates inondent le marché. Il faudra attendre 1981 pour avoir une version de l’œuvre sous la forme d’un fac-similé. Le succès est au rendez-vous avec 100 000 exemplaires vendus en 3 mois. Quelques années plus tard, pour les 70 ans de Tintin, l’album sera à nouveau réédité sous la forme classique, le liant ainsi aux autres œuvres d’Hergé alors qu’il voulait le garder hors des albums « classiques ». Une version colorisée a même vu le jour en 2017.



Parcours compliqué donc, mais parcours éclatant sur plusieurs points tout de même. Pour commencer, Tintin au pays des soviets est la seconde BD européenne à utiliser des phylactères et donc se passer de textes explicatifs sous les cases. Si la technique est encore balbutiante (Hergé ne distingue pas encore les dialogues des pensées par exemple.), ce modèle narratif prouve son efficacité tout au long de l’aventure. Ensuite, Hergé est un méticuleux documentaliste lorsqu’il s’agit de créer une œuvre. De ce fait, il se renseignera sur bien des aspects de son récit et notamment sur les véhicules utilisés par Tintin dont cette Amilcar qui semble être une CGS des années 20.