Cartland, trappeur solitaire, croise la route de deux déserteurs qui fuient les ravages de la guerre de Sécession. Il rencontre également son fils, qu'il avait laissé à la garde de la tribu indienne de sa femme ainsi qu'un cheval magnifique qui l'emmènera en Californie.
Cette dernière intégrale comportera Les Survivants de l'ombre, L'Enfant Lumière et Les Repères du diable. Trois chefs-d'oeuvre d'émotion et d'humanisme, résultat d'un équilibre subtil entre la plénitude du dessin de Michel Blanc-Dumont et l'écriture sensible et sans concessions de la regrettée Laurence Harlé.
Les Survivants de l'ombre (prix du meilleur album à Angoulême en 1988) nous narre la rencontre de Jonathan Carltand avec deux « bounty-jumpers », ces soldats qui désertaient puis se réengageaient pour toucher la prime d'engagement. La guerre de Sécession fait alors rage, broyant les hommes et laisant dans les âmes des plaies qui ne cicatrisent pas.
Une histoire qui en dit long sur notre société « civilisée » et ses valeurs.
L'Enfant Lumière raconte comment Cartland va retrouver son fils laissé à la garde de Black Turtle, le père indien de sa femme assassinée. Des retrouvailles difficiles qui permettront cependant à ce personnage déraciné de se trouver un but.
Les Repères du diable, enfin, où Cartland est témoin de phénomènes inexpliqués et angoissants, attribués au diable. Mais notre héros sait bien que le mal se trouve plus souvent dans le coeur des hommes qu'au dehors. Dans l'hacienda de Dona Violante le drame couve dans une ambiance délétère, avant d'éclater dans une surprenante conclusion.
Ces trois tomes qui closent la série constituent une véritable apogée, tant dans le dessin de Blanc-Dumont, alors que sommet de sa maturité graphique, que dans la construction des histoires et les dialogues de Laurence Harlé, scénariste inspirée qui donne à la série son humanisme et sa force.