Yallah Bye
Juillet 2006, la guerre éclate une nouvelle fois au Liban. Une famille franco-libanaise, se retrouve séparée. Le fils aîné à Paris, le reste de la famille - parents, le frère hémophile et la soeur - sous les bombes à Tyr, au sud du Liban. Le lecteur va commencer par observer cette famille éclatée, pour rapidement l'intégrer et ressentir avec eux, ce sentiment d'impuissance totale, cette angoisse de ne jamais savoir si après un coup de fil compliqué, une bombe n'est pas venue tous les tuer. C'est aussi et surtout l'histoire d'un Libanais immigré en France depuis des années, le père de cette famille "française", Mustapha. Cet homme qui va revivre cette guerre. Revivre sa guerre avortée 24 ans plus tôt, quand le Liban était déjà à feu et à sang, quand il fût plus ou moins obligé par son père de lâcher sa kalachnikov et ses illusions de jeune révolutionnaire, pour immigrer en France, et devenir un bourgeois marié à une Française. Contraint de se renier pour continuer à vivre. Une histoire parallèle, qui s'intègre parfaitement au récit initial, nous montre un jeune combattant libanais, tentant de se battre, et de fuir son père qui le recherche pour l'expédier en France. Ce n'est qu'à la fin que l'on réalise que ces séquences dataient de 24 ans, que ce jeune combattant, c'est le jeune Mustapha.